Fatigue décisionnelle : quand choisir devient compliqué
C’est quoi, exactement ?
La fatigue décisionnelle, c’est ce moment où chaque choix devient un effort mental immense.
Même les plus simples : “Qu’est-ce que je mange ?”, “Je réponds à ce message ou pas ?”, “Je m’habille comment aujourd’hui ?”
Ce n’est pas de la flemme. Ce n’est pas un manque de volonté.
C’est le cerveau qui sature.
Chaque micro-décision grignote un peu plus notre énergie mentale.
Et au bout d’un moment, on bloque.
On évite, on reporte, on panique… ou on choisit au hasard.
Qui ça touche ?
Les personnes anxieuses ou en surcharge mentale
Les neuroatypiques (TDAH, TSA, HPI…)
Les personnes en situation de précarité ou d’instabilité constante
Les parents, aidants, étudiants, salariés sous pression…
Bref : quiconque vit dans un environnement où les choix sont omniprésents.
Ce que ça provoque
Procrastination
Anxiété devant des décisions banales
Paralysie mentale (“je ne sais plus quoi faire”)
Culpabilité (“je suis nul·le de ne pas y arriver”)
Épuisement invisible
Et pourtant, de l’extérieur ?
Tout a l’air “normal”.
Pourquoi c’est important d’en parler
Parce que la fatigue décisionnelle n’est pas encore reconnue comme un trouble,
mais elle a un impact énorme sur la santé mentale.
Elle pousse au burn-out, à la dévalorisation personnelle, et crée un cercle vicieux :
Moins on décide → plus on doute → plus on s’épuise → moins on décide…
Et comme c’est invisible, on culpabilise en silence.
Ce que ça dit de notre société
On valorise l’autonomie, la productivité, la réactivité.
Mais on oublie que notre cerveau a une capacité limitée de décision par jour.
On vit dans une époque où tout est à choisir.
Et si on n’en peut plus, on pense que c’est nous le problème.
Mais le vrai problème, c’est de croire qu’on peut tout gérer tout le temps, sans pause, sans surcharge.
Conclusion
La fatigue décisionnelle, ce n’est pas “être paresseux·se”.
C’est être trop souvent sollicité·e, trop souvent confronté·e à des choix sans répit.
Parfois, la meilleure décision qu’on peut prendre,
c’est d’en déléguer une. Ou de s’accorder le droit de ne pas choisir maintenant.
Catégories
Santé mentale
Charge cognitive
Neurodivergence
Vie professionnelle
Vie quotidienne
Sources & références
Baumeister, R. et al. (1998). Ego Depletion and Self-Control
Schwartz, B. – The Paradox of Choice
Étude publiée dans PNAS – Decision Fatigue in Judicial Rulings (Danziger et al., 2011)
Témoignages issus de groupes TDAH, burn-out, charge mentale (France & international)